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66 – Seulement des enfants

Le groupe se dépêcha d’aller vers le quartier ouest de la ville, où les troupes de la meute avaient désespérément besoin de renfort. Farkas filait à vive allure sur son lévicycle avec Mejin, alors qu’Emi courait à côté d’elle, portant Sora sur son dos.

 

Pendant ce temps, les jeunes guerriers étaient de plus en plus dépassés par l’armée d’Hajnal qui ne cessait de croitre en nombre. De plus, les navettes ouvraient le feu sur les rues près du lieu du combat. Les trous dans l’asphalte faisaient en sorte que la meute ne pouvait plus utiliser ces rues avec leurs lévicycles sans risquer de déraper. Peu à peu, les soldats reprenaient le contrôle de toutes les sections de la ville entourant leur base, tentant d’encercler la meute dans le quartier ouest.

« On ne se laissera pas abattre! » cria l’un des jeunes guerriers.

 

Il ouvrit le feu vers les navettes, se servant de l’une des mitraillettes d’Hajnal amassées au long de la guérilla. C’est à ce moment que plusieurs soldats Hajnal apparurent, sortant de la ruelle, tirant sur le rebelle. Le jeune combattant fit feu sur eux, abattant quelques soldats de peine et de misère, car il avait encore de la difficulté à tirer avec précision. Le dernier soldat debout, qui était plus expérimenté que lui, ouvrit le feu, le touchant à l’épaule. Le rebelle lâcha son arme en s’écroulant sur le sol, couvrant sa blessure de sa main.

« Hah. Ça ne vaut même plus la peine d’épargner ta vie. » dit le soldat d’Hajnal, visant la tête de l’adolescent.

 

Tout à coup, un petit groupe composé de trois membres de la meute vint à la rescousse de leur camarade. L’un d’entre eux frappa le soldat au visage avec une chaîne avant qu’il ne se retourne. Les autres allèrent voir le jeune guerrier blessé.

« Est-ce que ça va? » dit l’une des rebelles.

« Est-ce que j’ai l’air d’aller?! » rétorqua le blessé, se tordant de douleur.

« Laisse-moi voir. » dit l’autre rebelle qui semblait plus âgé que le reste du groupe.

« Non! Ça fait trop mal! »

« Arrête de faire l’enfant et laisse-moi voir avant que tu perdes tout ton sang! »

 

Le blessé relâcha son épaule et montra sa blessure, faisant détourner le regard de celle qui était venu le voir en premier. Le rebelle âgé, après avoir examiné sa plaie, retira son chandail et l’attacha autour de l’épaule blessée, pour arrêter l’hémorragie.

« On doit l’emmener le plus loin d’ici. »

« Je vais aller de l’avant pour m’assurer que la voie et libre! » cria le rebelle qui avait assommé le soldat avec une chaîne.

« D’accord. » dit l’ainé, se tournant vers sa camarade. « Aide-moi à le relever, s’il te plaît. »

 

Le guerrier blessé mit ses bras tremblants autour des épaules de ses amis. Le trio suivit ensuite le chemin emprunté par leur confrère, tentant d’aller rejoindre le reste de la meute avant que les soldats d’Hajnal ne les retrouvent. Ils empruntèrent une rue où il semblait n’y avoir personne qui circulait.

« Je ne me sens pas très bien… » dit soudainement le blessé, son corps semblant devenir de plus en plus lourd.

« Tiens bon! » cria la rebelle, visiblement apeurée par son état.

« On va trouver quelqu’un pour te soigner, ne t’inquiète pas. » dit le plus vieux.

 

C’est à ce moment que le rebelle qui menait le chemin fût embusqué par trois soldats Hajnal. L’un des soldats le prit par le collet de sa veste, le lançant vers le mur. Le pauvre adolescent perdit connaissance quand sa tête frappa les briques. Alors que les autres soldats s’approchèrent du trio, le rebelle blessé fût ravivé par une poussée d’adrénaline. Saisissant sa mitraillette, il repoussa les deux membres de la meute qui l’aidaient à marcher.

« Prenez la ruelle! »

« Non! On ne peut pas te laisser ici! » rétorqua sa consœur.

« Courez!! Je suis foutu de toute façon! »

 

Les soldats ouvrirent le feu sur les jeunes guerriers et l’un des projectiles toucha le rebelle blessé à l’abdomen. Ce dernier poussa un cri, braquant sa mitraillette sur leurs agresseurs, ouvrant le feu sur eux lui aussi. D’instinct, le guerrier plus âgé saisit sa consœur par le bras, l’entrainant vers la ruelle.

 

Cette dernière hurla en se débattant, ne voulant pas abandonner leur ami blessé. Le rebelle aîné l’agrippa donc par les épaules, la forçant à courir avec lui de plus belle. Ils filèrent pendant quelques minutes, jusqu’à ce qu’ils croisent la sortie d’urgence d’un bâtiment. Le guerrier fracassa la fenêtre avec son poing pour ouvrir la porte. À l’intérieur, les deux rebelles se cachèrent dans le corridor.

« Pourquoi?! Pourquoi l’as-tu laissé là?! » cria la rebelle au plus vieux.

« Je… Je… » répondit-il.

 

C’est alors que ce dernier s’adossa contre le mur, avant de lentement glisser vers une position assise, couvrant son visage de ses mains. Cédant sous l’émotion, il commença à pleurer à chaudes larmes. Tremblante aussi, la jeune rebelle s’approcha de son camarade aîné, s’assoyant près de lui.

« Je ne voulais pas le laisser là… »

 

Partout sur le champ de bataille, les membres de la meute réalisèrent à quel point l’ampleur du conflit auquel ils s’étaient joints les dépassait. Ils se battaient contre Hajnal, une armée de soldats qui était auparavant les forces de l’ordre du système de Rhan-Kahal. Chacun de ces soldats était un combattant qui avait l’entraînement et l’expérience pour mener un tel combat. Quant aux rebelles, ils n’avaient rien de tout cela. Ils n’avaient aucune coordination, aucune stratégie pour remporter la bataille. Ils n’étaient encore que des enfants.

 

Un sifflement aigu se fit entendre dans la ruelle, attirant l’attention des deux rebelles cachés dans l’immeuble. Tous les deux s’approchèrent de la sortie d’urgence, apercevant d’autres membres de la meute sur leurs lévicycles. La rebelle leur envoya la main pour qu’ils viennent les chercher.

« Montez! Dépêchez-vous! » cria l’un d’entre eux.

« On a besoin de renfort! » dit l’autre. « Ils nous ont repoussés dans le quartier ouest! »

« Je ne sais pas si on est capable de continuer… » répondit la rebelle.

« Êtes-vous blessés? »

« Non. » dit le rebelle aîné, séchant ses larmes. « Moi, ça va. Je suis encore capable de me battre. »

« Attends! » interrompit la rebelle.

« Écoute, si on baisse les bras, c’est fini pour nous. On va les combattre jusqu’à la fin, pour nos frères et sœurs qu’on a perdus ce soir. »

 

Les membres de la meute montèrent deux par deux sur leurs lévicycles, partant pour le quartier où se trouvait le reste de la meute. La plupart des jeunes guerriers s’étaient regroupés dans un grand stationnement pour tenter une dernière offensive. Hors, ils étaient tombés dans le piège tendu par Hajnal. Des soldats surgirent de partout, plaquant les jeunes guerriers contre le mur d’un édifice. Les navettes et les fourgons encerclèrent le stationnement, surveillant aussi les allées et les venues dans le quartier.

« Membres de la meute! » cria l’un des soldats à l’aide d’un porte-voix. « Nous savons que vous avez la fillette! Rendez-la nous immédiatement, et nous épargnerons vos vies! Résistez, et nous vous exécuterons sur-le-champ! »

 

Tout à coup, une bulle d’énergie entoura les jeunes guerriers. Les soldats tirèrent quelques coups de feu, mais les rayons furent déviés par la barrière créée par Mejin. C’est alors qu’Emi s’avança seule vers les soldats, son corps rayonnant d’énergie.

« Jamais vous n’aurez Sora!! » cria-t-elle. « On va tous vous éliminer, ici et maintenant!! »

One Response to 66 – Seulement des enfants

  1. 🙁 Ça va pas bien dans ce chapitre là… Buttes-les Émi!