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160 – Un duel entre gentilshommes

Gal-Helos avait ralenti le pas alors qu’il avait commencé à ressentir de moins en moins d’auras autour de lui. Au fur et à mesure qu’il avançait dans la ville, les secteurs résidentiels étaient évacués par les agents de l’UPDP. Le paladin leva les yeux, pouvant apercevoir ces combattants sauter d’un toit d’immeuble à un autre, l’encerclant tout en gardant leurs distances.

« La NOA est encore plus efficace que je ne l’avais anticipé… » pensa-t-il.

 

Le mystérieux homme marchait maintenant, car il voulait montrer le moins de signes d’hostilité possible. Engager le combat contre autant d’adversaires de haut calibre tournerait rapidement au désastre. Gal-Helos se consola en se disant que puisqu’il y avait autant de soldats de la NOA à ses trousses, peut-être que les jumelles n’avaient pas encore attiré l’attention sur elles.


 

C’est à ce moment qu’il aperçut un homme au bout de la rue, qui s’approchait de lui. Il portait une armure différente de ceux qui le pourchassaient. Il était beaucoup plus âgé que lui. Sa couronne de cheveux poivre et sel ainsi que ses rides en témoignaient. Gal-Helos fronça les sourcils et posa sa main sur le manche de son épée. Le vétéran ne projetait pas une aura hostile, mais il n’y avait pas de chance à prendre.

 

Morgan appuya sur le bouton de son oreillette et demanda aux agents de s’éloigner sans toutefois quitter les lieux. Il s’arrêta ensuite devant l’homme, gardant une certaine distance, avant de lui envoyer la main.

« Bien le bonjour, étranger! » dit-il.

« À qui ai-je l’honneur? » répondit Gal-Helos, incertain.

« Ne pas me reconnaître est signe que vous venez probablement d’une planète libre. Un endroit qui produit de puissants guerriers, pour être capable de mettre hors d’état un lieutenant et un capitaine de la NOA. »

« À ce sujet, comment vont-ils? »

 

Le vétéran leva un sourcil, surpris d’une telle question, venant d’un envahisseur.

« Dès que vous avez quitté les lieux, ils ont été transportés en lieu sûr. Mis à part le choc de l’incident, ils n’ont rien et ont même repris connaissance. »

 

Gal-Helos poussa un soupir de soulagement, ce qui surprit Morgan davantage.

« Mille mercis à vos hommes. » dit l’étranger. « Je dois avouer que de les avoir laissés là était loin d’être bienséant, et je m’en sens mal. »

« C’était encore plus impertinent de leur avoir tendu une embuscade pour subtiliser leur forme. »

« Je n’avais malheureusement pas d’autre choix. Se promener sous notre véritable forme aurait causé bien plus d’émoi, je vous assure. Notre mission ici exige que nous soyons furtifs. »

« Par votre geste, vous avez attiré rapidement l’attention de la NOA, ainsi que celle de son dirigeant. »

 

L’étranger posa alors sur lui un regard étonné. Il retira ensuite la main du manche de son épée.

« Vous voulez dire que vous êtes… le grand général Morgan? »

« C’est exact. Vous avez entendu parler de moi, après tout. »

« Effectivement, c’est un immense honneur pour moi d’être en présence de l’un des plus grands héros de l’univers qui veille sur lui et ses habitants. Je… je dois avouer que je ne sais pas quoi dire! »

« Offrir de vous rendre serait un bon début! » lança Morgan à la blague.

 

Les deux hommes rirent. Gal-Helos hocha ensuite la tête, en guise d’accord.

« Certes. » dit-il. « Vu que c’est vous, je me rends sans la moindre hésitation. Vous voyez, je ne suis qu’un humble messager venant du monde aux limites de l’univers. »

« Je connais très bien l’univers, mais je dois avouer que c’est la première fois que j’entends parler d’un tel endroit. »

« Cela me fera plaisir de tout vous expliquer quand j’aurai accompli ma mission. »

« Quelle est-elle? »

« Je suis ici pour livrer un message à quelqu’un de très important. Nous savons qu’il est sur Arcadia, mais nous avons de la difficulté à le localiser. En échange de ma reddition, j’aimerais que vous m’aidiez à trouver celui ou celle qui doit recevoir mon message. »

« D’accord. Cependant, vous devriez aussi faire face à vos actes. Je vous rappelle que notre confédération a des lois que vous avez transgressées en vous en prenant à la NOA. »

« Certes. Vous aurez mon entière coopération. »

 

Gal-Helos fixa le sol pendant un moment. Après un soupir, il dégaina son épée avant de poser un genou au sol. Il tendit la main et déposa la lame de son épée sur sa paume, baissant la tête. Morgan le fixa.

« Milles excuses. » dit l’étranger. « Avant de me rendre… J’aimerais vous défier en duel. »

« …Pardon? »

« J’ai entendu plusieurs histoires à propos de vos exploits pour garder la paix partout dans la confédération. Je sais aussi que vous êtes un puissant adversaire dont peu ont la capacité de rivaliser contre. Il est évident que la victoire ne sera pas mienne, mais ce sera un immense honneur de croiser le fer avec un tel héros. »

 

Morgan fouilla dans une petite poche attachée à sa cuisse et sortit une paire de gants qu’il enfila. Il leva les poings et fixa Gal-Helos. Ce dernier se leva, tenant fermement le manche de son épée.

« J’accepte votre duel. » dit le vétéran.

« Je vous en suis très reconnaissant. » répondit l’étranger.

« Faites attention à vos coups, je ne suis plus jeune comme vous! » ajouta Morgan à la blague.

« Mes coups ne seront ni trop faibles, ni trop puissants. »

« Un duel loyal entre gentilshommes. »

 

Vif comme l’éclair, Gal-Helos fonça sur Morgan. Il donna un coup d’épée à la verticale, mais le vétéran fit un bond vers le côté pour l’esquiver. Après quelques coups rapides d’escrime, Gal-Helos donna un coup à l’horizontale. Morgan arrêta la lame avec sa main, sa paume protégée par son gant qui était fait d’un tissu résistant comme son armure. Au contact, une puissante onde de choc surgit, ce qui fit léviter la poussière. Les deux combattants se fixèrent l’un et l’autre.

« Pas mal, j’avoue. » dit Morgan.

 

Tout à coup, des orbes de mana blancs apparurent et orbitèrent près de l’épée de Gal-Helos. Il donna un puissant coup d’épée qui laissa derrière la lame un puissant trait de lumière. Frappé de plein fouet, Morgan fut projeté vers l’arrière.

« Vous n’avez rien vu encore! » répondit l’étranger.

 

Le vétéran lui sourit.

« Vous non plus, mon ami. »