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92 – Il n’y a pas de “seul”

Les deux flottes aériennes foncèrent l’une sur l’autre. De chaque côté, les vaisseaux de guerre brisèrent leurs formations, commençant à pourchasser l’ennemi. Rapidement, le ciel fut illuminé par les brillantes pulsations de lumière que projetaient les navettes de Hajnal et les croiseurs de la NOA.

 

Komotheit fronça les sourcils en observant cela au loin, lui et les deux autres escadrons étant en route pour rejoindre le reste de la flotte. Éviter un tel siège était la raison même pourquoi il voulait s’attaquer à Dorjan seul. Il éprouvait des remords maintenant que les vies des pilotes de la NOA étaient en jeu en participant à un combat qu’il avait tenté d’éviter.

« Komotheit? » dit Irvan-Nev à la radio. « Vous ne dites plus rien… Est-ce que vous me recevez? »

« Oui. » répondit-il, sortant de sa transe. « Je vais bien. Passons à la vitesse de combat. »

« Allons-y! Montrons à Hajnal à qui ils ont affaire! »

 

Le crystaliste prit une grande respiration, ajustant le levier de vitesse. Il saisit les contrôles de son vaisseau fermement, se propulsant vers les navettes de Hajnal, suivi du reste de son escadron. Il avait encore le pouvoir de les aider, d’aider Sora.

 

Le vaisseau de Komotheit se mit à poursuivre l’une des navettes ennemies. Cette dernière tenta de le semer, mais le crystaliste le suivit de près pour ne pas le perdre de vue. Il appuya sur l’un des boutons de l’ordinateur de bord de son croiseur et un écran holographique se superposa sur la fenêtre du cockpit. Un réticule apparut devant lui, ainsi que plusieurs autres affichages pour l’aider à viser.

 

Dès que la navette superposa la cible à l’écran, Komotheit ouvrit le feu. Des pulsations lumineuses furent projetées vers le vaisseau ennemi, le frappant de plein fouet dans l’aile. Le crystaliste tira de nouveau, touchant l’arrière de la navette. Le réacteur prit feu et la navette plongea, le pilote s’éjectant avant qu’elle ne s’écrase au sol.

« Ennemi abattu. » reporta Komotheit.

« Joli coup, comme un pro! » répondit la capitaine.

« Tu n’as rien vu encore, je t’assure. »

« Nev!! Il y a quelqu’un à mes trousses! » dit un autre pilote.

« Tiens bon, on t’envoie quelqu’un. » répondit la capitaine.

« Non, je m’en occupe! » répondit le crystaliste.

« D’accord. Fais attention! »

 

Komotheit appuya sur quelques boutons pour faire apparaître devant lui une carte en trois dimensions du champ de bataille. Toutes les forces aériennes de la NOA et de Hajnal, ainsi que les blindés au sol, y étaient affichés. L’un des vaisseaux montrés sur l’hologramme clignotait en orange, le signal de détresse du pilote étant activé pour que les autres puissent le retrouver plus facilement. Sachant maintenant où il se trouvait, Komotheit quitta son escadron pour aller rejoindre le pilote en détresse.

 

Il vit ensuite le pilote qui était pourchassé par une navette ennemie décochant des tirs qui le manquaient de justesse. Komotheit retourna à l’écran de ciblage de son vaisseau, s’approchant de l’agresseur tout en maintenant une altitude supérieure à lui. Il plongea vers sa cible tout en ouvrant le feu, criblant son réacteur.

« Merci, l’ami! » dit le pilote. « Je ne savais pas que la Terre avait d’aussi bons pilotes! »

« Oh… je n’ai pas appris ça sur Terre… »

 

Cependant, c’était maintenant au tour de Komotheit d’être poursuivi. Son radar lui indiquait que deux navettes de Hajnal le suivaient de près. Le crystaliste effectua quelques manœuvres pour tenter de les semer, mais en vain. L’ennemi décocha quelques tirs sur lui, mais il les esquiva.

 

Le crystaliste monta alors vers le ciel, les deux navettes le poursuivant toujours. Après avoir gravi quelques centaines de mètres, il fit plonger subitement son vaisseau pour tenter à nouveau de les semer. Cependant, les vaisseaux ennemis avaient anticipé son geste, plongeant eux aussi. Ils ouvrirent le feu sur Komotheit, qui tentait à nouveau d’esquiver leurs tirs. Son croiseur fut alors frappé par l’un des rayons et le bouclier interne absorba les dégâts. Le vaisseau fut quand-même secoué.

« Hé merde… » gronda-t-il. « Vous me tapez sérieusement sur les nerfs! Si seulement je pouvais sortir mon bras du cockpit et vous abattre avec un Crystal-Beam! Argh! »

 

Tout à coup, une pluie de rayons lumineux tomba sur les deux navettes. Des croiseurs de la NOA, dont celui que le crystaliste avait secouru plus tôt, venaient à son aide. La première navette explosa après que quelques coups la touchèrent. La deuxième tenta de battre en retraite, mais deux autres croiseurs la pourchassèrent, l’abattant rapidement.

« Voilà! On est quittes maintenant! » dit le pilote.

« Merci du coup de main. » répondit Komotheit.

« Komotheit? » appela Irvan-Nev. « Je n’ai pas vu ton signal de détresse au radar, est-il défectueux? »

« Non, j’ai tenté de les semer tout seul, alors je ne l’ai pas activé. »

 

Komotheit entendit quelque chose d’incompréhensible de la part de la capitaine. C’est alors qu’un voyant rouge clignota sur son tableau de bord. C’était une requête de communication privée venant d’elle. Il appuya sur quelques boutons pour y répondre.

« Komotheit. » dit-elle d’un ton contrarié. « Il n’y a pas deseul” dans la NOA. Nous sommes une équipe! »

« Mais la base de Hajnal doit être… »

« Écoute-moi! La mission est importante, mais elle ne doit jamais passer devant la vie de nos coéquipiers! Même si cela prend plus de temps et d’efforts pour accomplir notre mission, on doit la réussir tous ensemble. C‘est le seul moyen d’atteindre la victoire! »

« Une équipe… » pensa Komotheit.

« Si jamais l’un de nous meurt au combat, la NOA ne vient pas seulement de perdre cette vie-là, mais aussi toutes les autres vies que cette personne avait le potentiel de sauver dans le futur! C’est pour cela que nous devons surveiller les arrières de nos coéquipiers! »

 

Komotheit resta silencieux. Il regarda autour de lui, observant les autres croiseurs de la NOA. L’un d’entre eux s’apprêtait à frapper la base de plein fouet avec des roquettes, mais il quitta sa trajectoire au dernier moment. Un autre croiseur était en détresse, pourchassé par des navettes ennemies. Le premier vint à son secours, abattant les vaisseaux de Hajnal avant qu’ils ne le descendent. Ensuite, les deux croiseurs retournèrent vers la base ennemie, l’attaquant l’un après l’autre en tandem.

 

Le crystaliste réalisa alors qu’il était dans cette situation parce qu’il avait tenté de porter le poids de cette guerre sur ses propres épaules. Après tout, le combat sur Taron avait été remporté, car la meute avait fait équipe avec la NOA. S’il avait fait la même chose pour tenter de capturer Dorjan, peut-être les choses se seraient passées différemment…

« Komotheit? Komotheit? » appela la capitaine d’un ton inquiet.

« C’est bon… je vais essayer ça aujourd’hui ce travail d’équipe que vous faites dans la NOA. »

« Donc, si tu as des problèmes, tu nous le fais savoir? »

« Je n’aime vraiment pas dépendre de quelqu’un… mais d’accord. Je vous ferai signe. »

« Parfait, allons-y! Ensemble, nous pouvons vaincre Hajnal! »

One Response to 92 – Il n’y a pas de “seul”

  1. Leçon d’humanité pour Komo? J’aime bien!!